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Observations du marché
2% du vignoble français appartient à des étrangers
10/06/2015
 



LARVF

Bordeaux
et l'arc méditerranéen concentrent 90% des investissements étrangers - 41% dans la région bordelaise (193 domaines), 18% dans le Languedoc-Roussillon (84 domaines), 13% en Provence (62 domaines), 11% en Vallée du Vallée du Rhône et 7% dans le Sud-Ouest, selon l'étude réalisée par le réseau spécialisé dans la transaction de domaines viticoles.

Les acquisitions entre 2011 et 2015 "sont à la hausse" avec plus de 120 contre près de 80 entre 2006 et 2010 "mais si on retire les Chinois, elles sont à la baisse" avec moins d'une quarantaine contre plus de 70 entre 2006 et 2010, souligne Michel Veyrier, gérant-fondateur du réseau Vinea dont l'étude a porté sur 80% du vignoble français, soit 600.000 hectares.


LES BRITANNIQUES ARRIVENT EN TÊTE DES INVESTISSEURS

Les Britanniques (22%) arrivent en tête d'un noyau dur de sept nationalités investissant dans la vigne en France.

Ils sont suivis de près par les Chinois (21%, quasi exclusivement dans la région de Bordeaux) puis par les Belges (17%), les Suisses (9%), les Américains (6%), les Allemands (6%) et les Néerlandais (6%).

Dans toutes les régions, l'engouement des étrangers pour la vigne a atteint des sommets entre 2000 et 2010, ils représentaient alors jusqu'à 40% des transactions contre 10% actuellement, indique Vinea.


BAISSE DES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS, SAUF À BORDEAUX

Mais depuis cinq ans, la succession des crises a provoqué un tassement des achats.

Seule la région bordelaise a tiré son épingle du jeu, grâce à l'arrivée en 2006 des investisseurs chinois portés par le boom de la consommation de vin en Chine.

Dans tous les cas, les investisseurs ont tendance à privilégier des appellations à image et propices aux exportations vers leur pays d'origine, souligne Vinea en notant que "l'inclination au panurgisme est très marquée". "Les investisseurs étrangers sont très sensibles à la présence de compatriotes dans le vignoble, qui les rassure et les sécurise".


L'AOC VENTOUX RENCONTRE UN CERTAIN SUCCÈS

C'est en Provence, que le taux de pénétration des étrangers est le plus important avec près de 5%.

En Vallée du Rhône, l'AOC "Ventoux" enregistre un certain succès auprès des étrangers. Sa réputation a dépassé les frontières de l'hexagone grâce...au Tour de France et la célèbre ascension du Mont Ventoux, explique Michel Veyrier, gérant fondateur de Vinea.

Dans le Sud-Ouest, c'est la tendance "hobby vineyards" qui domine, avec une forte présence de Britanniques en quête d'un art de vivre avec gîtes et potentiel oenotouristique.


LES VIGNES LES PLUS CHÈRES DE FRANCE

En Bourgogne, la pénétration est très limitée et seules 31 transactions représentant 380 hectares ont été répertoriées par Vinea.

Les domaines font moins de 5 hectares en Côte de Nuits et Côte de Beaune, où le prix de l'hectare peut dépasser les 10 millions d'euros, ce qui en fait les vignes les plus chères de France, souligne le réseau.

Le Val de Loire, avec 3% d'investisseurs étrangers, arrivent en queue de peloton faute d'appellations à très forte notoriété internationale.


DES PROPRIÉTAIRES CHINOIS RÉFLÉCHISSENT À REVENDRE

Dans un contexte économique moins porteur depuis 5 ans "avec un véritable arrêt sur les deux dernières années", les acquéreurs chinois ont été le "seul foyer de dynamisme" après 2010, selon Vinea.

Mais après un début de marché "euphorique", certains propriétaires chinois "commencent à réfléchir à revendre", souligne Geoffroy Braichotte consultant de Vinea dans la région bordelaise estimant qu'"ils prennent conscience de la difficulté d'une gestion à distance".

Pour Vinea, si le ralentissement des achats étrangers est significatif sur les dernières années, "le volume global des transactions de domaines viticoles ne diminue pas car on assiste à un retour des investisseurs français, le plus souvent des vignerons et négociants soucieux de sécuriser leurs approvisionnements".