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Observations du marché
Les investissements chinois en France en 2014
22/06/2015

TRESOR DIRECTION GENERALE


Bien qu’en hausse depuis plusieurs années, les flux d’investissements chinois vers la France demeurent à un niveau modeste. Selon les données de la Banque de France, le stock d’IDE en provenance de Chine et de Hong-Kong s’élevait respectivement à 2,7 Mds EUR et 1,6 Mds EUR fin 2013, soit un total de 4,3 Mds EUR, c’est-à-dire 0,9% des stocks d’investissements en France. Ces investissements restent encore limités au regard des investissements français en Chine (le stock des investissements français en Chine s’élevant à 17,9 Mds EUR fin 2013).  La progression des investissements chinois devrait s’accélérer  dans les années à venir du fait d’une volonté affirmée des autorités d’internationaliser les entreprises chinoises, d’acquérir des technologies étrangères et des marques. La France reste toutefois moins attractive que l’Allemagne auprès des investisseurs chinois, malgré quelques opérations importantes réalisées dernièrement (Hainan Airlines, Fosun et Dongfeng notamment).

 

1. La Chine est de longue date un pays de destination des investissements internationaux, mais le mouvement inverse est beaucoup plus récent

Les flux d’investissements directs chinois à l’étranger n’ont enregistré de hausse significative qu’à partir de 2003, sous l’effet de la politique chinoise d’internationalisation des entreprises. Les investisseurs chinois sont aujourd’hui présents dans 154 pays. Selon la Banque de France, le stock des investissements chinois directs en France est passé de 33 M EUR fin 2009 à 1,1 Mds EUR fin 2013.


En 2014, l’Agence française pour les investissements internationaux recensait plus de 200 filiales d’entreprises chinoises et de Hong Kong établies en France, surtout en région parisienne et en Rhône-Alpes, employant plus de 20 000 personnes. Le groupe Chemchina, au travers de sa filiale Bluestar, est devenu, grâce au rachat d’Adisséo (spécialiste de la nutrition animale) et de l’activité silicone de Rhodia en 2007, le premier employeur chinois de France aujourd’hui, avec 2 000 personnes. La France est en outre le 3ème pays d'accueil des investissements créateurs d'emploi en provenance de la Chine, accueillant 15% des projets de ce pays dirigé vers l'Europe.


2. Un grand nombre de ces implantations sont des bureaux commerciaux, à effectif réduit, mais les investissements réalisés par des entreprises chinoises tendent à devenir des opérations de plus grande ampleur


La prise de participation de 30% du fonds souverain chinois (CIC) dans le capital de la branche exploration / production de Gdf-Suez en 2011 constitue la plus importante opération chinoise en France à ce jour (2,3 Mds EUR). 14 fusions-acquisitions chinoises ont été recensées en France en 2014 par le cabinet Ernst & Young (deuxième rang européen après l’Allemagne). Ces opérations sont souvent motivées par le souhait de capter davantage de valeur ajoutée, d’acquérir des technologies avancées et des marques afin de satisfaire des consommateurs chinois de plus en plus exigeants.

Les implantations en propre ne se limitent pas à des créations de bureaux commerciaux. Synutra, en partenariat avec le français Sodiaal, a par exemple décidé en septembre 2012 d’investir dans la construction en Bretagne d’une usine de séchage de lait et de lactosérum d’un montant de 100 M EUR à l’horizon 2015 (il s’agit d’ailleurs de la première création d’usine en France dont toute la production sera exportée vers la Chine).

Certains groupes ont par ailleurs établi leur siège européen à Paris : Haier, ZTE et Lenovo. L’équipementier de télécommunications Huawei a également une présence significative dans la région parisienne. Dans les services, la banque de Chine, ICBC, China Eximbank (Export-Import Bank) sont présentes à Paris et la banque de développement de Chine a créé un fonds d’investissement commun avec la Caisse des dépôts.


3. On
observe de manière générale un intérêt croissant des investisseurs chinois pour la France, dont les atouts sont de mieux en mieux connus en Chine


Parmi les opérations récentes, notons la prise de participation du chinois Dongfeng au capital du groupe PSA au printemps 2014, pour un montant de 800 M EUR et l’offre de rachat des parts de l’Etat au capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac par un groupement sino-canadien (fonds d’investissement de Hong-Kong Friedmann Pacific Investment, gestionnaire d’infrastructures de transport Shandong High Speed, aéroport de Shenzhen et entreprise canadienne SNC-Lavalin) pour environ 320 M EUR. Le rachat en juin 2014 du sous-traitant ferroviaire Valdunes (Nord Pas-de-Calais) par le groupe sidérurgique chinois MA Steel, devrait par ailleurs permettre le maintien de 487 emplois sur les deux sites de production de l’entreprise.